Sans éviter les incontournables, une VIA ELEKTRA © est toujours à la recherche des perles. En voici une qui mérite un tout petit détour. La journée va être riche. Prenez la D901 en direction de L’Isle-sur-la-Sorgue. À la hauteur de la D31, prenez la direction de Carpentras, juste à l’extrémité ouest de la commune. La première route à droite et immédiatement la petite route agricole à droite signalée par un panneau un peu défraîchi. Juste avant le pont sur la Sorgue, blotti au pied de la D31. Vous êtes au Jardin de la rose et du parfumeur de L’Isle-sur-la-Sorgue. Voilà une belle introduction à l’une des facettes de la Provence : la parfumerie. Ici, Roseline Giorgis, fille du parfumeur grassois qui a créé la Rose Baptistine Centifolia. La Centifolia est LA rose de la parfumerie fine. Roseline, la bien nommée, gère ses jardins de parfumeur avec amour et passion et vous guidera à la découverte de ses créations. Laissez-vous mener par le bout du nez. Ce sera votre étape sur la route des parfums de Provence. La visite est organisée uniquement sur rendez-vous. Jardin de la rose et du parfumeur — 1268 chemin de Reydet, 84800 L’Isle-sur-la-Sorgue. T/ +33 (0)6 87 65 25 47 — roseline.rosedesarts@gmail.com Ensuite rejoignez le centre de L’Isle-sur-la-Sorgue pour y flâner en fin de matinée. Le marché hebdomadaire se tient tous les jeudis et dimanches de 7 h à 13 h dans les ruelles et le long des canaux qui longent la Sorgue. Sinon, il vous reste les antiquaires et brocanteurs. Après Paris et Londres, L’Isle-sur-la-Sorgue offre la plus grande concentration d’antiquaires en Europe. Après avoir trouvé une terrasse sur les quais de la Sorge pour un repas léger, en route vers Gargas dans le Luberon. En prenant la D901, vous arrivez sur la D900. À Cabrières-d’Avignon, suivez le fléchage vers le Musée de la lavande situé au Hameau de Coustellet, Cabrières-d’Avignon. Cette création du domaine du Château du bois est au centre d’une production de lavande fine. Une collection d’alambics à lavande et autres pièces de collection vous donne l’occasion de comprendre les subtilités de cette production couvrant cette partie du Luberon jusqu’au plateau de Valensole, à hauteur de Manosque, plus propice au lavandin. Après la rose, voici l’autre parfum emblématique de la Provence, la lavande et son hybride le lavandin. Mais quelle lavande ? Le lavandin ou la lavande fine (Lavandula augustifolia) ? Les champs de vraie lavande en floraison offrent un nuancier de couleur alors que les champs de lavandin sont plus unis. L’huile essentielle de lavande fine est chère. Pour ce produit, il faut accepter de payer le juste prix en évitant les achats de dernières minutes dans les boutiques pour touristes pressés. De manière intuitive vous reconnaitrez vous-même la lavande fine en humant le produit. Faites le test. Selon l’usage que vous voulez en faire, le lavandin. En suivant la direction d’Oppède Vous faites étape au musée de l’Huile d’olive du Domaine de la Royère. Cette collection privée présente des moulins à huile et des outils anciens de mouliniers. Ici en Provence, l’huile d’olive achetée sur place et le vin participent à ce que l’on appelle le régime crétois. La France est le pays du monde où l’on meurt le moins de maladies cardiovasculaires, surtout dans le sud et dans toutes les régions viticoles. La Crète fait référence ». S’il y a bien un secteur où le trafic est devenu scandaleux, c’est bien celui de l’huile d’olive « exportée ». Soyez sans pitié. À la dégustation, la moindre amertume doit être sanctionnée. Pour vous en convaincre, la production d’huile d’olive de Varages peut aussi vous servir de référence. Exigez le label Ecocert et n’achetez que dans des coopératives agricoles certifiées. Après ce petit détour, remontez vers le nord en direction de l’une des cartes postales de la Provence. L’arrivée au village perché de Gordes, labellisé « plus beaux villages de France », est toujours aussi spectaculaire. Après avoir parcouru quelques-unes de ses ruelles tortueuses, vous découvrirez le très imposant château flanqué de tours d’angle. Repris à la Renaissance, il mélange les structures de ses défenses avec des aménagements de château de résidence. La cheminée du XVIe siècle signe l’intérieur qui abrite un musée d’art contemporain dédié au peintre et dessinateur anversois Pol Mara (1920-1998). On y retrouve une exposition permanente de 200 de ses œuvres. C’était, il y a quelques années, le musée du hongrois Vasarely. L’attractivité du désordre Il est remarquable de constater le succès touristique des villages étroits, verticaux, confinés, noueux, construits en pierre et en bois dans un désordre « rassurant ». On y ressent le travail du maçon. Observez la fréquentation de Montjoie en Allemagne, Rocamadour dans le Lot, Gordes en Provence, Gruyère en Suisse, plusieurs villages alsaciens présentent ces caractères de décors créatifs toujours différents, mais ayant tous les mêmes traits dominants : ruelles étroites, colombages, vielles pierres, mélange de styles. Le Quartier latin à Paris est également dans ce profil de cocon protecteur presque intimiste et pourtant sur fréquenté en haute saison. Les villes cerclées de remparts, comme Carcassonne, attirent encore plus et fascinent. Par contre, trop d’ordonnancement ne fascine pas autant : Neuf-Brisach, Condé-sur-l’Escaut, Graveline… pourtant « sites historiques » n’attirent pas les foules comme Riquewihr en Alsace. Les citadelles, les forteresses, mais surtout les villes et villages fortifiés attirent les touristes. Saint-Cirq-Lapopie dominant le Lot réunit ces critères tout autant qu’Orvieto ou la vieille ville de Québec. Une étude psychosociale mériterait d’être faite pour analyser les motivations inconscientes des amateurs de ce type de sites touristiques. Non loin de là, vers le nord, par la D177, vous retrouverez une autre carte postale : l’Abbaye de Sénanque. Nous avons tous vu ce monastère du XIIe siècle, noyé dans un océan de lavande. C’est aussi un lieu de vie d’une communauté de moines cisterciens. Couleurs et lumières
Avec de la chance, le Mistral vous précédera pour nettoyer le ciel et vous offrir les plus belles lumières de la Méditerranée pour ce festival de couleurs. Impossible de mieux faire si vous souhaitez faire des photos exceptionnelles du village de Roussillon classé parmi les « plus beaux villages de France ».
Accroché aux escarpements des falaises d’ocre, Roussillon est blotti dans un espace vraiment étroit. En fait, le spectacle est en face, de l’autre côté du pont. Vous suivez le chemin qui monte vers l’entrée du sentier des ocres aménagé dans d’anciennes carrières d’extraction d’ocre.
La balade dure une heure dans les méandres d’un site en technicolor passant du vert à l’ocre, les dégradés de brun, le jaune, sur fond d’un bleu profond.
De l’autre côté, en prenant la D 105 puis la D104, vous arrivez rapidement sur le site de l’écomusée de l’Ocre « Ôkhra » qui vaut vraiment une visite pour comprendre l’importance de cette terre aux couleurs puissantes.
Si vous y avez pris goût, vous irez par la D105 en direction de Gargas pour rejoindre Mines de Bruoux. Vous allez au-devant d’une Cathédrale de couleurs sculptée par les ocriers du Pays d’Apt entre 1848 et un peu après la Seconde Guerre mondiale, environ 50 km de galeries ont été creusées mais seulement 650 m de galeries ont été aménagées pour la visite. Munissez-vous de bonnes chaussures et d’un vêtement chaud, la température des galeries est d’environ 10°. Il est préférable de téléphoner avant au +33490062259 pour être sûr de pouvoir visiter le site.