Pour nous mettre dans l’ambiance de notre destination et aussi parce que nous ne voulions pas réaliser d’une seule traite les 800 km qui séparent Luxembourg de Berlin, nous avons décidé d’inclure une étape étonnamment intéressante à notre circuit gourmand : Weimar. Après cinq heures d’autoroute, nous voici devant la maison de Goethe, une attraction qui draine les foules située en plein coeur de la vieille ville historique de Weimar. En 1999, la petite cité thuringeoise était déjà capitale culturelle européenne ; aujourd’hui, elle fête l’inauguration du musée Bauhaus dans le cadre du centenaire de ce courant artistique autrefois détonnant et avant-gardiste. Notre premier point de chute, le restaurant rustique et élégant « Bettina von Arnim » de l’hôtel Dorint Am Goethepark, n’est qu’à quelques encablures de là. « Cette année, les manifestations sont particulièrement nombreuses et en tant qu’hôtel urbain, nous y sommes préparés », déclare Stefan Seiler, directeur de l’hôtel. Nous apprenons de la bouche du chef cuisinier Christian Damm que les cuisines des restaurants de l’hôtel ont un caractère international, sauf justement au « Bettina von Arnim », où l’on sert principalement de la cuisine française classique avec une touche méditerranéenne. Nous sommes en Thuringe et trouvons donc tout naturellement des vins de la région Saale- Unstrut. Et si vous voulez goûter de vrais « Thüringer » – qui n’ont presque rien à voir avec leur pendant luxembourgeois – le mieux est encore la cuisine de rue sur les grills de la place du marché. Le lendemain, nous prenons la direction de Berlin via Potsdam en cheminant par Naumbourg et Halle et en passant par le Parc naturel du Hoher Fläming. Trois bonnes heures de route pour atteindre l’hôtel Oderberger dans le quartier berlinois de Prenzlauer-Berg, dans l’arrondissement de Pankow. Ici, il y a de l’animation, mais la qualité de vie est bonne – nulle part ailleurs à Berlin on ne trouve autant de verdure. L’Oderberger est un nouvel hôtel (ouvert en 2016) installé dans un bâtiment chargé d’histoire, en l’occurrence un ancien établissement de bains publics ouvert en 1902 dans la rue du même nom. L’indication « Hôtel », à droite de la porte d’entrée massive, est si discrète qu’on passe devant sans la voir du premier coup. « Nous faisons une cuisine traditionnelle, mais moderne à la fois et dans l’air du temps », déclare le chef Patrick Thiele, qui a officié comme sous-chef pendant quatre ans au sein du restaurant de Tim Raue. Les mets du restaurant Oderberger sont aussi fascinants que le restaurant luimême. Si les chambres présentent des vestiges de la culture des bains publics, le restaurant, impressionnant, en apparaît comme le centre. Nous nous trouvons dans l’ancienne chaufferie – démesurée pour l’époque actuelle – de la piscine, où nous attend un restaurant extravagant sur trois niveaux ouverts. « Mon objectif est de ravir les clients avec de bons plats, des vins qui se marient bien, un service impeccable et même cette architecture unique », déclare Manuel Lehmann, le directeur du restaurant. Son CV compte l’Intercontinental de Hanovre et le Marriott de Berlin. Nous apprécions le tartare d’omble chevalier, tout comme le « Himmel und Erde » (boudin noir aux pommes et pommes de terre) et le Sauerbraten aux échalotes cuit à point. En accompagnement, le riesling grand cru « Forster Ungeheuer » 2017 du Palatinat n’a laissé aucun doute. Près de la Kulturbrauerei, située à seulement deux minutes de l’hôtel, le quartier de Prenzlauer-Berg possède une ribambelle de bistrots. Le jour suivant, nous nous rendons à Berlin-Mitte, dans le triangle formé par la porte de Brandebourg, la place Gendarmenmarkt et l’île aux musées, qui grouille de touristes l’été. L’« Hôtel de Rome » sur la Bebelplatz est un hôtel de tous les superlatifs où se rencontrent les esprits créatifs et entreprenants du monde entier. À l’instar de l’Oderberger, il est installé dans un immeuble pétri d’histoire. Ouvert à l’automne 2006, cet établissement luxueux affichant cinq étoiles comporte 145 chambres élégantes et suites chic et abrite le restaurant italien réputé « La Banca » ainsi qu’un bar au rez-de-chaussée et un autre à ciel ouvert sur le toit. Il occupe un bâtiment imposant de 1889 classé monument historique qui accueillait autrefois le siège de la Dresdner Bank. L’aménagement est on ne peut plus raffiné, le lieu dégage une atmosphère que l’on pourrait qualifier de magique. Devant sa porte s’étend le somptueux boulevard « Unter den Linden » et derrière lui se trouve la place Gendarmenmarkt. Sa terrasse en attique a été choisie comme lieu de rendez-vous estival le plus populaire parmi les hôtels berlinois l’an passé. Depuis décembre 2018, le cuisinier Davide Mazzarella originaire de Capri est le nouveau chef de la maison. « Notre cuisine est typiquement italienne et très qualitative. Bon nombre de plats sont difficiles à créer, mais impressionnent ensuite par leur simplicité une fois dans l’assiette. Le client doit reconnaître le produit commandé », dit le chef à la carrure imposante. Bien entendu, la carte des vins du « La Banca » fait la part belle aux vins d’Italie. En logeant à l’« Hôtel de Rome », vous serez à cinq minutes à pied de l’île aux musées et de la place Gendarmenmarkt. Comptez le double pour la porte de Brandebourg. Après deux jours, nous avons fait le tour des cinq principaux musées. Nous partons vers l’ouest, dans les environs de la gare Hotel Zoo : détail. « Zoologischer Garten ». Là-bas, le zoo de Berlin et son aquarium adjacent offrent un espace de détente de premier choix et abordable. Nous arrivons à l’hôtel Zoo Berlin, directement sur l’avenue Kurfürstendamm. Cet hôtel design et son restaurant « Grace » sont notre troisième étape gastronomique dans la capitale allemande. Il s’agit d’un refuge luxueux et glamour pour ceux qui n’apprécient pas les hôtels classiques. Dans le restaurant situé juste derrière le bar, l’ambiance ne manque pas. Plus la soirée avance, plus les clients semblent avoir faim à en juger par l’agitation grandissante au cours du dîner. Comme dans les autres hôtels présentés ici, le buffet du petit-déjeuner à l’hôtel Zoo est un régal pour les yeux. Et pour les papilles. Depuis l’hôtel, quinze minutes de marche suffisent pour rejoindre le KaDeWe, le « Grand magasin de l’Ouest », qui propose un choix de produits haut de gamme et un étage d’épicerie fine qui vaut le détour. Les prix restent raisonnables. Ne vous attardez pas trop devant les sacs à main Hermès et vêtements Dior aux derniers étages, car vous devez absolument voir le bar à huîtres du KaDeWe. En empruntant l’avenue Kurfürstendamm vers Charlottenburg, on atteint vite la Wilmersdorfer Straße et l’épicerie fine Rogacki. Cette institution ouest-berlinoise fondée en 1928 semble encore appartenir aux années 30, mais est devenue entre-temps un lieu culte qui offre l’occasion de rapporter un petit souvenir culinaire consistant de Berlin. Pour cela, n’oubliez pas de mettre un sac isotherme dans le coffre de votre voiture avant de vous rendre au pays de cocagne.
BOÎTE INFO
• Hôtel Dorint am Goethepark, Beethovenplatz 1-2, D-99423 Weimar, Tél. : +49 36 43872-0, www.dorint.com/weimar • Hôtel-restaurant Oderberger, Oderbergerstraße 57, D-10435 Berlin Prenzlauer Berg, Tél. : +49 30 780 089- 870, www.hotel-oderberger.de • Hôtel de Rome avec restaurant, Behrenstrasse 37, D-10117 Berlin Mitte, Tél. : +49 30 460 609 0, www.roccofortehotels.com • Hôtel Zoo et restaurant Grace, Kurfürstendamm 25, D-10719 Berlin, Tél. : +49 30 8843773-0, www.hotelzoo.de • Grand magasin KaDeWe, Tauentzienstraße 21-24, D-10789 Berlin, Tél. : +49 30 2121 0, www.kadewe.de • Épicerie Rogacki, 145 Wilhelmsdorferstraße, D-10585 Berlin Charlottenburg, Tél. : +49 30 343825-0, www.rogacki.de